mardi, 25 novembre 2025 10:48

Fonction publique : agir contre les violences faites aux agentes

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Stop violenceLe 25 novembre 2025, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, nous rappelle que les agentes publiques sont particulièrement exposées. Majoritaires dans les métiers du soin, de l’éducation, de la justice ou de l’administration, elles sont directement concernées par la nouvelle négociation sur l’égalité professionnelle, qui doit aller plus loin que l’accord de 2018.

Depuis 2017, l’égalité femmes-hommes a été proclamée Grande Cause du quinquennat, avec un premier pilier dédié à l’élimination des violences sexistes et sexuelles. Pourtant, malgré les progrès acquis avec l’accord de 2018, nombre d’employeurs publics ne respectent toujours pas leurs obligations relatives à la santé et sécurité des agent·es en matière de prévention, de protection des victimes et de lutte contre les violences sexuelles, le harcèlement et les agissements sexistes. 

Une nouvelle négociation sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes s’ouvre dans la fonction publique. Pour l’UNSA Fonction Publique, elle doit dépasser l’accord du 30 novembre 2018 et intégrer notamment les exigences de la directive européenne du 14 mai 2024 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Cette thématique devra ainsi traiter les questions de prévention, de soutien et de protection, les sanctions et la collecte et bilans des données.

La négociation débutera cette semaine par cet axe central : « Prévenir et lutter contre les violences sexuelles, le harcèlement, les agissements sexistes et prendre en compte les violences intra-familiales ».

L’UNSA Fonction Publique attend que les travaux se traduisent par des obligations contraignantes pour les employeurs publics et des moyens budgétaires à la hauteur.

La formation obligatoire des encadrants et des personnels RH, la mise en place de campagnes annuelles de sensibilisation et de dispositifs de signalement efficaces doivent enfin devenir la norme dans toutes les administrations, quel que soit le versant (Etat, Territorial, Hospitalier). Les référent·es égalité doivent bénéficier de moyens, de temps et de formations pour exercer pleinement leur mission.

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans la fonction publique ne peut être dissociée de la bataille pour l’égalité réelle. Revalorisation des professions féminisées, reconnaissance des qualifications, résorption de la précarité et revalorisation du point d’indice sont autant de mesures indispensables.

Les victimes de violences sexuelles, de harcèlement et d’agissements sexistes doivent bénéficier de nouveaux droits : suppression du jour de carence et de la décote salariale de 10 % en cas de congé maladie, absences rémunérées pour démarches de protection, demandes de mobilité traitées prioritairement. Elles doivent avoir pleinement confiance dans les dispositifs de signalement.

Un nouvel accord digne de ce nom doit donc marquer une étape décisive : transformer le lieu de travail en espace de protection et de solidarité. Les agentes publiques attendent désormais des actes et des moyens concrets. Les violences, quelles qu’elles soient, ne font pas partie du travail ou du métier : la tolérance zéro affirmée dès l’accord de 2013 devrait déjà être une réalité, la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique ne peut plus souffrir de duplicité.

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