Rachid Rahmouni

HandicapLa formation spécialisée « Egalité, mobilité, parcours professionnels » du CCFP, réunie le 21 janvier 2025, a permis de faire le point sur le programme Handi-Talents et les expérimentations en cours concernant l'apprentissage et le déroulement de carrière des personnes en situation de handicap dans la fonction publique.

L'UNSA Fonction Publique attend des mesures concrètes pour lutter contre les discriminations et promouvoir l'égalité professionnelle pour tous.

 

 

Suivi du programme Handi’Talents de la DGAFP

 

L'UNSA Fonction Publique a rappelé le coût élevé de 500 000 € pour, initialement, l'accompagnement de 50 agents. Son alerte avait déjà permis de revoir ce chiffre à la hausse, pour atteindre 60 agents. Finalement ce budget pourrait financer deux campagnes, soit 120 agents des trois versants (250 000 agents sont en situation de handicap dans la fonction publique). L’UNSA Fonction Publique a également demandé des précisions sur l’organisme chargé des séances de coaching et rappelé l'importance de former des formateurs internes. L’UNSA Fonction Publique a regretté que cette enveloppe ne serve pas à l’application de l’article 93 de la Loi de transformation de la Fonction Publique, plutôt ignoré par les employeurs publics, qui aurait concerné un nombre plus important d’agents.

 

 

Les possibilités de détachement peu utilisées

 

L'article 93 permet aux fonctionnaires en situation de handicap d'accéder à des corps ou catégories supérieurs par voie de détachement. Toutefois, l'UNSA Fonction Publique a noté que cette expérimentation est mal comprise et peu mise en œuvre par les employeurs publics, maintenant ainsi le retard de carrière des agents handicapés. Le versant territorial montre toutefois de meilleurs résultats comparés au versant de l’État qui présente des écarts notables entre ministères, notamment le ministère des Armées qui est en pointe en comparaison des ministères de l'Éducation nationale et de l'Intérieur. Ces disparités se retrouvent également dans le taux d’emploi des personnes handicapées et les efforts de titularisation des apprentis handicapés.

 

 

Peu de titularisations à l’issue d’un apprentissage

 

L'expérimentation de l'article 91 visant la titularisation des apprentis en situation de handicap montre un taux de titularisation très bas, de 6 à 18 % entre 2021 et 2023. La difficulté de trouver des apprentis dont le handicap est compatible avec les postes disponibles, notamment en cas de demande de mobilité, ainsi que les rémunérations peu attractives, expliquent ces faibles taux. Les disparités entre employeurs publics persistent, illustrant que la résolution des discriminations liées au handicap nécessite une véritable politique RH et une prise de conscience collective.

 

 

Les propositions de l'UNSA Fonction Publique

 

Pour améliorer la situation, l’UNSA Fonction Publique propose :

  • d’améliorer la collecte des données dans la Fonction Publique, notamment les données genrées, afin de rendre visibles les discriminations. Le Défenseur des droits a souligné que le handicap reste le principal motif de saisine.
  • d'induire une prise de conscience collective chez les employeurs publics, en discutant d’un accord de méthode en vue d’un accord de négociation collective sur le handicap.

 

Pour l’UNSA Fonction Publique, l'objectif est de parvenir à un accord entre syndicats et employeurs publics, similaire à celui pour l'égalité femmes-hommes, afin de promouvoir l'égalité professionnelle pour tous, y compris les travailleurs en situation de handicap. Elle a appelé une nouvelle fois à une réflexion collective pour lancer une négociation sur ces sujets et proposer des actions nouvelles et efficaces.

 

egalite hf1Le 21 janvier 2025, lors de la Formation Spécialisée « Égalité, mobilité, parcours professionnels » du CCFP, le Rapport Égalité 2024 a été étudié. Pour l’UNSA Fonction Publique, ce document est une ressource précieuse pour le dialogue social, tant au niveau national que local, mais mérite d’être enrichi.

 

 

Une présentation renouvelée

 

Pour cette édition, le rapport met l'accent sur de nouvelles thématiques liées à la santé des femmes, avec des illustrations enrichies pour chaque aspect de l’accord du 30 novembre 2018. Ces illustrations, accompagnées de témoignages et de pratiques, sont conçues pour être lisibles et utiles. Provenant de diverses rencontres, y compris avec des bénéficiaires du fonds à l’égalité professionnelle, elles visent à inspirer et guider les référents dans leurs démarches.

L’UNSA Fonction Publique a souligné que certaines données essentielles, issues de mesures obligatoires, ne sont pas toujours incluses dans le rapport. Ces informations sont pourtant essentielles pour le suivi de l’accord précité et pour enrichir les futurs chantiers sur la qualité de vie au travail (QVCT) et la rémunération. L’UNSA Fonction Publique demande une meilleure représentation des données pour chacun des versants de la fonction publique et notamment des données précises sur les référents égalité et les dispositifs de nomination équilibrée.

Des bilans sur les mises en demeure et les sanctions appliquées aux employeurs publics, en défaut de plan d'action ou d’unités manquantes au dispositif de nominations équilibrées, sont également attendus, puisque les pénalités alimentent le fonds dédié à l'égalité. Un bilan qualitatif des plans d'action arrivés à échéance est nécessaire pour évaluer les rémunérations et les carrières, en particulier dans les filières féminisées. L’UNSA Fonction Publique réclame également un bilan détaillé des écarts de rémunération mis en évidence dans les plans d’action, incluant le bilan des RIFSEEP, d’autant que ces écarts influent directement sur les pensions et l'attractivité des métiers féminisés.

 

 

Des pratiques vertueuses à souligner

 

La formation à l’égalité réelle et la sensibilisation des agents publics sont essentielles pour mettre fin aux stéréotypes de genre et lutter contre les discriminations. L’UNSA Fonction Publique a salué l'offre de formation du CNFPT, qui a formé un nombre significatif d’agents publics du versant territorial, en particulier dans des filières très masculines comme les sapeurs-pompiers professionnels et les policiers municipaux.

L’UNSA Fonction Publique a également souligné l’importance de valoriser les initiatives locales sur le congé de santé gynécologique, prenant soin de veiller à ce que ces avancées ne soient pas freinées par des volontés gouvernementales.

L’UNSA Fonction Publique demande et attend que soient renforcées la transparence, la formation et l'application des dispositifs existants, pour atteindre enfin l’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.

unsa ceremaAvenir des opérateurs du ministère de l’Écologie, réorganisation des directions du Siège, bilan du CIA, revalorisation triennale 2024 de l’IFSE, Ceremavenir (suite et fin), paiement des jours de CET, Forfait Mobilité Durable, … l’ordre du jour du 1er comité social du Cerema qui s’est tenu le 28 janvier était dense.

 

 

1. Situation politique et budgétaire / avenir des opérateurs :

Le DG reconnaît que la situation actuelle est compliquée et qu’en l’absence de budget voté, les restrictions sur les dépenses et sur les recrutements sont fortes. Pour l’instant, les directions ont reçu délégation de 70% de leur budget de fonctionnement.

Si les opérateurs sont dans le viseur, il considère que le Cerema n’est pas dans l’œil du cyclone. 3 missions sont pourtant dans les tuyaux :

 

 

2. Règlement du temps de travail :

Le DG pense que notre RITT est trop favorable par rapport aux autres services et que cela pourrait nous desservir. Il indique toutefois vouloir accorder du temps à la discussion avant de prendre une décision.

L’UNSA rappelle que ce règlement est adapté à la spécificité de nos missions par rapport aux autres services : zones d’action sur le territoire métropolitain, en outre-mer voire à l’étranger. Elle met une nouvelle fois en garde le DG sur l’effet contre-productif de mesures de restriction sur la motivation des agents et sur l’attractivité de l’établissement.

 

 

3. Réorganisation de la Direction des Systèmes d’Information (point pour avis) :

Le projet est représenté au CSA suite au vote unanime défavorable recueilli lors de la séance du 12 décembre 2024 au cours de laquelle l’UNSA avait notamment pointé du doigt le déficit de transparence et de communication auprès des agents de cette direction ainsi que le manque d’accompagnement des agents impactés.

Le projet de réorganisation vise prioritairement à externaliser l’assistance de 1er et 2e niveau (postes de travail, applications, réseaux) pour permettre à la DSI de se recentrer sur l’accompagnement métier (projets applicatifs, transformation).

L’UNSA a une nouvelle fois voté CONTRE ce projet. Son vote défavorable est motivé par son désaccord sur la politique d’externalisation, qui rend les services de l’État dépendants du privé et pèse lourdement sur les crédits de fonctionnement (le coût de l’externalisation de l’assistance informatique du Cerema est estimé à 1,6 à 2,5 M€ par an). Par ailleurs, elle pointe du doigt la dégradation des services rendus aux agents depuis la suppression des supports informatiques de proximité et n’est pas absolument pas convaincue par les promesses d’amélioration via l’externalisation. Enfin, elle est inquiète de l’avenir des agents impactés, notamment ceux qui sont tagués comme retraitables à court terme ou ceux dont le poste est supprimé.

Pour les retraitables à l’horizon 2028, l’administration nous assure qu’elle ne les poussera pas à partir et qu’elle ne leur demandera pas de faire évoluer leurs compétences pour s’adapter à l’évolution de la DSI. Pour les 2 agents dont le poste est supprimé, elle certrifie qu’un accompagnement individuel est mis en place pour les aider à développer leurs compétences et à trouver un autre poste.

 

4. Préfiguration d’une direction transversale Programmation, relation clients, formation, recherche, innovation numérique, Europe, international (point pour débat) :

Le directeur général du Cerema a confié à Hélène Peskine, nouvelle directrice de la Direction des Programmes (DP) une mission pour le rapprochement de sa direction avec la Direction de la Recherche, de l’Innovation et de l’International (DRII) intégrant la structuration des services numériques innovants (Accéléréma, Fabric’O, Expertises Territoires). Le résultat final est attendu pour mars-avril 2025.

L’UNSA reconnaît la qualité de l’écoute et de la concertation autour de ce projet, avec l’association des agents et la rencontre avec les représentants du personnel, méthode peu habituelle au Cerema.

Elle rappelle les principaux enjeux et les points de vigilance qu’elle a évoqué lors de la bilatérale avec l’équipe de préfiguration :

  • l’amélioration de la lisibilité, de l’utilité de ces directions supports et de la connaissance mutuelle avec les Dter/Dtech. Elle a invité les équipes de cette future direction à se rendre sur les sites du Cerema pour mieux connaître les agents et leurs activités ;
  • l’amélioration des outils (Nova notamment) et de la compréhension de leur utilité ;
  • la clarification des rôles respectifs et des relations avec les Dter/Dtech ;
  • l’amélioration de qualité de vie au travail fortement dégradée dans certaines de ces directions ;
  • l’attention à la qualité des parcours professionnels et des conditions de rémunération des agents impactés par la réorganisation.

La DRH précise qu’à quelques exceptions, les postes modifiés ne feront pas l’objet d’une publication et que pour les agents fonctionnaires, la liste des mouvements consécutifs à la réorganisation sera directement transmise au ministère pour la prise des arrêtés.

L’UNSA invite l’administration à fiabiliser les listes avant l’envoi au ministère afin de ne pas reproduire les erreurs passées d’intitulés qui peuvent avoir un impact négatif sur l’indemnitaire et la carrière des agents.

 

5. CDD projets :

L’UNSA relève un déficit d’accompagnement pour les agents dont le contrat arrive à échéance et qui souhaiteraient poursuivre une activité au sein de l’établissement ou du périmètre ministériel. Elle invite l’administration à mieux les accompagner dans la suite de leur parcours et à les informer sur les différentes possibilités de recrutement ( concours, recrutements sur titres, …).

La DRH propose aux agents contractuels un webinaire dédié à leur recrutement et à leur gestion le 6 février.

 

6. Bilan CIA/CA (Complément indemnitaire des OPA) pour l’année 2024 :

La DRH présente un bilan de l’exercice et la répartition par grades dans les 5 niveaux de modulation (insuffisant, à développer, satisfaisant, très satisfaisant, excellent) (cf tableau en PJ).

Les notifications ont été transmises aux directions fin décembre pour être distribuées aux agents.

L’UNSA souligne que les nouvelles règles d’attribution du CIA en 2024 pénalisent fortement les agents recrutés en 2023. En effet, l’application du temps de présence sur l’année N-1 (2023) au lieu de l’année N (2024) et la date de référence au 31/12 de l’année N-1 ont pour conséquence de prendre en compte 2 années de suite, le temps de présence de 2023. Ces agents voient leur CIA amputé de plusieurs centaines d’euros. A titre d’exemple, elle cite l’exemple d’un agent arrivé le 1er décembre 2023, présent au Cerema sur l’ensemble de l’année 2024 et qui a perçu 1/12e de CIA au titre de 2024. Absent des effectifs de son précédent service à la date de référence (31/12/23), ce dernier refuse également de lui verser le CIA pour les 11 premiers mois.

L’UNSA interroge l’administration sur la rémunération des intérims via le CIA et sur les règles appliquées dans l’établissement. L’administration répond qu’il n’y a pas de consignes et que cette possibilité est laissée à la main des encadrants. L’UNSA regrette qu’une distinction ne soit opérée dans le bilan pour distinguer les montants et les niveaux de modulation attribués au titre de l’intérim.

 

7. Revalorisation triennale de l’IFSE au titre de 2024 :

L’administration confirme le versement de la revalorisation triennale sur la paye d’avril.

L’UNSA rappelle que cette revalorisation est applicable au 1er janvier 2024, que les corps techniques qui ont intégré le RIFSEEP en 2021 y sont éligibles et qu’il faudra rapidement mettre en application celle du 1er janvier 2025.

 

8. Primes de plongée :

L’UNSA interroge l’administration sur le devenir des primes de plongée attribuées aux agents de l’établissement qui remplissent ces missions.

L’administration a interrogé le ministère sur le cumul de ces primes avec le RIFSEEP et attend l’arbitrage de la DGAFP. Si le cumul n’est pas possible, ces primes seront intégrées à l’IFSE sur la base d’une moyenne des montants perçus sur plusieurs années.

L’UNSA fait observer que si l’intégration est réalisée avant mise au socle, elle pourrait être défavorable pour les agents. L’administration assure qu’elle appliquera le système le plus favorable pour les agents.

 

9. Situation administrative des ETST promus TSDD au titre du plan de requalification :

L’UNSA interroge l’administration sur la régularisation des situations des ETST promus TSDD : arrêtés, rédaction des fiches de poste.

La DRH doit faire un point sur les arrêtés. Pour les concrétisations sur place, la rédaction d’une nouvelle fiche de poste est conseillée mais pas obligatoire.

L’UNSA fait observer que les fiches de poste ne sont pas toujours cohérentes avec les fonctions déjà occupées par certains agents et que les retards pris par l’administration dans la rédaction et la validation des nouvelles fiches les pénalisent sur le plan indemnitaire.

 

10. Ceremavenir - Suivi des dispositifs indemnitaires Ceremavenir :

  • rupture conventionnelle : 64 demandes, 36 acceptées, 19 refus, 8 agents orientés vers l’Indemnité de Départ Volontaire, 1 en cours d’instruction
  • prime de restructuration de service (PRS) : 179 demandes, 165 accordées
  • indemnité de départ volontaire (IDV) : 46 demandes, 30 dossiers acceptés
  • Indemnité d’Accompagnement à la Mobilité Fonctionnelle (IAMF) : 252 dossiers déposés, 211 éligibles, 177 déjà payés
  • Complément Indemnitaire d’Accompagnement : 14 dossiers déposés, 9 payés

 

11. Ceremavenir - Suivi des agents sur postes supprimés ou refusés :

6 agents sur postes supprimés et 2 qui ont refusé la proposition qui leur avait été faite sont encore présents dans les effectifs et sont sur lettres de missions

 

12. Protection Sociale Complémentaire – Volet Santé (Alan) :

  • 521 agents ont obtenu une dispense (contrats conjoints, contrats en cours, CDD…) ;
  • sur les environ 2000 agents affiliés à Alan, une centaine n’ont fait aucune démarche d’inscription et ont été affiliés d’office au 01/01/25 ;
  • le prélèvement sur le salaire de la part agent intervient sur la paye de janvier sauf pour ceux qui ont été affiliés d’office (prélèvement des mois de janvier et février sur paye de février).

 

13. Protection Sociale Complémentaire – Volet Prévoyance :

seulement 14 agents du Cerema ont adhéré.

L’UNSA n’est pas étonnée au vu des tarifs proposés.

 

14. Paiement des jours de Compte-Épargne Temps :

Programmé sur la paye d’avril.

Attention la date limite de dépôt des demandes de CET est fixée au 31/01/25.

 

15. Forfait Mobilités Durables 2024 :

Au travers d’une motion intersyndicale, l’UNSA a interpellé le DG sur le refus opposé à certains agents de prendre en compte les demandes déposées après la date du 31 décembre 2024 et demandé le report de la date jusqu’au 31 janvier 2025 pour tenir compte tenu de la parution tardive de l’information sur le bureau numérique et de la fermeture de l’établissement en fin d’année.

Le DG n’a pas accédé à la demande intersyndicale mais a toutefois invité les représentants du personnel à lui faire remonter les dossiers individuels problématiques.

 

 

Vos représentants UNSA au CSA du Cerema : Frédéric BRUNET (DTer Ouest) et Hélène CHASSAGNOL (DTerCE)

Budget 2025Le ministre de la Fonction publique confirme dans les médias ne pas être en capacité de revaloriser le point d’indice, ni de verser la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) en 2025.

 

Le pouvoir d’achat des agents publics va donc continuer de s’éroder après une année blanche en 2024 et une période de forte inflation non compensée. Le décrochage des rémunérations des agents publics par rapport aux salaires du secteur privé s’accentue au détriment de l’attractivité de la fonction publique.

 

L’UNSA Fonction Publique dénonce cette injustice. Les agents publics continuent d’être ciblés pour contribuer à la réduction des déficits au mépris de leur travail et de leur engagement pour des services publics essentiels.

 

A ces mesures, il faut ajouter le maintien de la baisse de l’indemnisation de 100 % à 90 % sur les congés de maladie ordinaire, l’absence de mesures catégorielles, des baisses d’effectifs sur certains périmètres et un effondrement des moyens nécessaires pour accomplir leurs missions.

 

L’UNSA Fonction Publique demande au ministre d’ouvrir dans les plus brefs délais les négociations sur les carrières et rémunérations indispensables pour les agents. Les situations critiques ne cessent de croître et ne peuvent rester sans réponse.

 

 

 

 

 

 

Où sont les intentionsLors de ses vœux aux agents, Agnès Pannier-Runacher a annoncé un « budget difficile » pour l’écologie avec une baisse probable d’1 milliard d’euros par rapport à l’exécution 2024.

 

L’écologie serait-elle devenue la variable d’ajustement, le parent pauvre, de ce gouvernement ?

 

Retrouvez ci-dessous la déclaration liminaire de l’UNSA Développement Durable lue en ouverture du Comité social d’administration qui s’est tenu le 30 janvier 2025.

  

Bandeau UNSA DD

 

Déclaration liminaire au CSAM du 30 janvier 2025

 

Monsieur le président,

Mesdames et Messieurs les membres du CSAM,

 

Si l’UNSA salue la volonté d’apaisement affichée par le nouveau ministre de la Fonction publique et se réjouit de l’abandon du projet d’augmentation du nombre de jours de carence, l’UNSA regrette que le gouvernement maintienne la baisse à 90 % du taux de remplacement de la rémunération des agents publics durant leurs trois premiers mois d'arrêt maladie.

De même, le gouvernement remet sur la table la proposition du Sénat d’imposer sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées aux salariés du privé comme aux agents publics. La mesure est en cours de discussion à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale.

L'UNSA est contre une telle augmentation du temps de travail alors que les salaires des agents publics n'augmentent pas.

D’autres questions doivent encore être réglées dans le cadre du budget, comme celle des effectifs de la fonction publique ou celle des rémunérations.

Le ministère de l’Économie vient de donner des précisions sur la gestion de l’État en période de “services votés”. Faute de budget, il s’agit notamment de limiter les marges de manœuvre des administrations en matière de recrutement et de remplacement dans la fonction publique, de réduire les dépenses au strict nécessaire et de limiter les investissements.

Les effets s’en font déjà sentir aux MATTE, ministères de l’Aménagement du Territoire et de la Transition Écologique, notamment dans la gestion des derniers cycles de mutation au fil de l’eau. Alors que les prises de poste étaient prévues, certains agents n'ont toujours pas de réponse, tout étant bloqué par le contrôleur budgétaire ministériel.

Résultat : les agents comme les services n'ont aucune information sur leurs demandes et aucune vision sur les dates de prise de poste.

Quelles perspectives pouvez-vous donner, Monsieur le Président, aux services et aux agents ?

Quel impact sur le cycle de printemps ? Doit-on s’attendre au retour des restrictions ZGE qui avaient disparues ?

 

Et l’écologie dans tout ça ?

Lors de ses vœux aux agents, Agnès Pannier-Runacher a annoncé un « budget difficile » pour l’écologie.

En effet, le budget du ministère de la Transition écologique baisserait d’1 milliard d’euros par rapport à l’exécution 2024.

De nouvelles annulations de crédits devraient intervenir.

L’écologie serait-elle devenue la variable d’ajustement, le parent pauvre de ce gouvernement ?

Les établissements publics ne sont pas en reste et certains voient dans leur fusion voire leur suppression la solution toute trouvée pour réduire le déficit budgétaire.

Les opérateurs sous la tutelle du ministère de l'Écologie sont particulièrement visés par ces remises en question sur leur positionnement, leur utilité et leur efficacité. Peu soucieux de la dette écologique, certains élus verraient bien dans la suppression de l'OFB une réponse à la colère des agriculteurs.

Les agents de l’Office Français de la Biodiversité, et en particulier les inspecteurs de l’environnement, connaissent depuis plus d’un an des attaques répétées, orchestrées par une grande majorité de syndicats agricoles.

Ces attaques infondées ont cependant reçu une écoute gouvernementale plus que bienveillante puisqu’à deux reprises les actions des inspecteurs de l’environnement ont été remises en cause par le Premier Ministre. D’abord début 2024 par Gabriel Attal, puis le 14 janvier 2025 par François Bayrou allant dans son discours de politique générale jusqu'à qualifier les contrôles des inspecteurs de l’environnement de “faute”, considérant que c’était vécu comme une humiliation pour les agriculteurs.

L’OFB et ses personnels sont cloués au pilori par des gouvernements qui sont incapables de répondre à la crise que vivent nombre d’agriculteurs. On ne compte plus les locaux saccagés, les insultes parfois nominatives, les menaces au moyen de tracteurs et même la mise en danger d’un agent par sabotage de son véhicule.

Pour satisfaire les syndicats agricoles, le Premier Ministre jette en pâture les missions et métiers d’une partie des agents du service public de l’environnement, pourtant définis et cadrés par la loi et la réglementation. Et pourtant, qui peut croire qu’une fois les agents de l’OFB désarmés, les agriculteurs verront leur situation et leur rémunération s’améliorer ?

Les propos du Premier Ministre sont inacceptables. Au lieu de renforcer et de soutenir les politiques indispensables à la sauvegarde de la biodiversité, il remet en cause la nécessité pour l’État de contrôler la mise en œuvre des lois votées par le Parlement. De plus, la suppression de l’établissement est revendiquée par un syndicat agricole et par certains politiques.

En réponse à la remise en cause incessante des missions des agents de l’OFB et afin d’éviter de commettre des “fautes”, l’intersyndicale de l’OFB appelle l’ensemble des personnels à rester au bureau et à se mettre en grève le vendredi 31 janvier 2025 avec rassemblement devant les préfectures.

D’autres opérateurs publics, l'Ademe, l'ANCT et aussi le Cerema sont également dans le collimateur.

M. Vincent Capo-Canellas, rapporteur spécial de la commission des finances (PLF 2025) qui connait bien l’IGN pour l’avoir audité en juin 2022 demande au gouvernement d’allouer 5 millions d’euros supplémentaires en 2025 à cet EPA. A défaut, l’établissement IGN ne pourra pas payer ses personnels en fin d’année 2025, alors que l’utilité en matière géographique et forestière de l’IGN n’est plus à démontrer.

L’UNSA ne peut qu’approuver cette demande.

Monsieur le président, allons-nous entrer dans une nouvelle phase de restructuration ? Avec quelles conséquences sur les activités, les services et les agents ?

 

N’oublions pas Mayotte !

Suite au cyclone Chido, qui a dévasté le département de Mayotte, l’UNSA affiche sa solidarité envers les agents de la DEALM, qui ont quasiment tous été personnellement impactés, et profite de cette instance pour transmettre leur colère, oui, colère.

Colère de ne pas être traités comme les autres agents du ministère (carrière, rémunération, retraite, conditions de travail). Colère de ne jamais être entendu lorsqu’ils préviennent de nombreux dysfonctionnements, ni localement, ni nationalement. Colère de l’indifférence du SG et du DRH quant à leurs demandes suite à leur venue dans le département début 2024. Colère d’être victime d’un SGC totalement défaillant qui entraîne des impayés (heures supplémentaires, échelons, astreintes, frais de mission…). Colère envers une direction qui prend ses décisions sans aucune concertation (un CSA en deux ans ! ) et qui refuse actuellement de fournir de l’eau potable aux agents (comme cela se fait dans d’autres administrations), alors que l’eau du robinet est déclarée non potable par l’ARS !

La liste est encore longue et cette instance ne permet pas l’exhaustivité.

Cela suffit ! L’État exprime sa solidarité envers ses agents ? Alors montrez-le.

L’UNSA exige, sans délais, que le Ministère se rapproche des organisations syndicales de la DEALM pour faire le point et engager rapidement des actions pour qu’enfin ces injustices cessent et que les agents de la DEALM puissent travailler dans les mêmes conditions que tous les autres agents du territoire français.

Les élus UNSA se tiennent à votre disposition pour fixer un rendez-vous dès la fin de ce CSAM.

 

Pour conclure, les CSAM se suivent et se ressemblent. Cela fait plus de 2 ans que l’UNSA vous interroge, Monsieur le président, sur la mise en place des ICR, Instances de Concertation Régionale. La DRH et les DREAL se renvoient toujours la balle, l’une considérant que les DREAL ont tout loisir de les mettre en œuvre, l’autre attendant les instructions de la DRH. Nos élus en région constatent que rien ne bouge. A moins de 2 ans des prochaines élections professionnelles, il n'y a toujours pas de dialogue social au niveau régional. Pourrait-on enfin avancer sur ce dossier ?

 

Dernier point, Monsieur le président, quand l’arrêté relatif aux frais de déplacement, qui a fait l’objet d’un vote au CSAM du 20 septembre 2024 et qui consiste à aligner le remboursement pour les départements de l’Ile de France (92, 93 et 94) sur celui de Paris, sera-t-il enfin publié ?

Les agents en ont assez de devoir prendre en charge sur leurs deniers personnels une partie de leurs frais de déplacements professionnels.


 

 

Étaient à l’ordre du jour de ce CSAM :

* le projet de décret modifiant le décret n° 2006-1303 du 25 octobre 2006 relatif aux conditions de nomination et d’avancement dans les emplois de chef de service technique principal, chef de service technique, chef d’unité technique, cadre supérieur technique et cadre technique de l’aviation civile (pour avis)

* le projet d'arrêté relatif aux procédures de recueil et de traitement des signalements émis par les lanceurs d’alerte dans les services relevant des ministères chargés des territoires, de la transition écologique et du logement (pour avis)

santé 2L'UNSA Fonction Publique met en ligne une calculette pour mesurer ce que chaque agent malade perdra si cette mesure est votée par le parlement.

 

L'UNSA Fonction Publique combat les deux mesures punitives contre les agents malades décidées par Michel Barnier : passage de un à trois jours de carence et baisse de la rémunération de 10 % pendant un congé maladie.

 

La mobilisation du 5 décembre a obligé le gouvernement Bayrou à revenir en partie en arrière sur les jours de carences. Ainsi, seul le jour de carence imposé par Gérald Darmanin en 2017 devrait demeurer après le vote du budget 2025.

 

Cependant, le gouvernement a déposé un amendement au projet de budget pour diminuer de 10 % la rémunération des agents publics en congé de maladie ordinaire. Les sénateurs l'ont déjà voté.

 

L'UNSA Fonction Publique appelle les députés à le rejeter.

 

Pour bien mesurer les conséquences financières de cette mesure contre les agents publics en arrêt maladie, l'UNSA Fonction Publique met à disposition trois calculettes, une par versant.

 

Pour l'UNSA Fonction Publique, il est inadmissible de pénaliser les agents en situation de vulnérabilité : malades ou accidentés. Elle appelle les députés à s'opposer à cette mesure injuste.

 

 

Cliquez sur la calculette ci-dessous et constatez la perte en cas de maladie.

 

 

Baisse en maladie

 

 

 

 

action socialeL'UNSA Fonction Publique dénonce la non-utilisation de 18 millions d'euros en 2024 qui manqueront aux agents.

Le budget 2024 de l'action sociale interministérielle n'a été consommé qu'à hauteur de 88 %.

L'UNSA Fonction Publique, lors du CIAS du 16 janvier, a dénoncé cette sous-consommation de 18 millions d'euros, qui fait suite à celle de la même importance de 2023. Les agents ont besoin d'une action sociale interministérielle performante.

L'UNSA Fonction Publique avait déjà alerté sur le risque de sous-consommation lors du CIAS (Comité Interministériel de l'Action Sociale) du 17 octobre. La DGAFP avait minimisé ce risque. Force est de constater que notre alerte était, hélas, bien fondée. 

Plus de 10 millions d'euros n'ont pas été utilisés sur les prestations gérées par la DGAFP (CESU garde d'enfants 0-6 ans, Chèques-vacances, Aide à l'Installation des Personnels), près de 8 millions ne l'ont pas été par les préfectures de région (réservation de berceaux en crèche, rénovation des RIA, SRIAS). Seule, l'aide au maintien à domicile a dépassé les prévisions... de 100 000 euros.

 

L'UNSA Fonction Publique a rappelé ses pistes de solutions, ainsi qu'elle l'avait fait lors des  CIAS précédents :

  • augmentation annuelle des barèmes d’accès basés sur le revenu fiscal de référence,
  • augmentation annuelle des montants des prestations,
  • évolution de la définition des prestations, par exemple création d'un CESU garde d'enfants 6-12 ans,
  • communication volontariste des administrations vers les agents, pour mieux les informer de leurs droits.

 

L'UNSA Fonction Publique a constaté que ce niveau de déficit permet la réintégration des retraités à la prestation chèques-vacances.  Elle la demande.

L'UNSA Fonction Publique a regretté que des mesures exceptionnelles, pourtant proposées en juillet 2024, n'aient pas été prises pour épuiser les crédits. Cela avait été le cas en 2020 et 2021.

L'UNSA Fonction Publique a exigé de la sincérité dans les budgets construits ainsi que dans le suivi des prestations.

L’Action Sociale Interministérielle (ASI) participe au maintien du niveau de vie des agents, sans être une composante de la rémunération.

La qualité de vie au travail des agents publics, l'articulation de leur vie professionnelle et de leur vie personnelle en dépendent. Elle est aussi un élément d'attractivité et de fidélisation de la fonction publique.

L’UNSA Fonction Publique est attachée à une action sociale de qualité et de proximité, dont le budget doit être utilisé entièrement et revalorisé régulièrement, au service de tous les agents publics de l'État.

RéunionLe directeur général du Cerema a invité les 4 organisations syndicales le 15 janvier 2025 pour un GT consacré à 2 thématiques : le temps de travail et la restauration administrative.

 

 

 

En préambule, l’UNSA a rappelé que lors du webinaire du 4 novembre et de la cérémonie des vœux, le DG comme la présidente n’ont pas été avares de compliments à l’égard des agents du Cerema soulignant leur engagement sans faille et l’atteinte des objectifs. Le DG a également à ces occasions manifesté sa volonté d’améliorer les conditions de travail.

 

 

Temps de travail :

Or, pour l’UNSA, les scénarios étudiés dans les documents fournis en amont du GT (élargissement voire généralisation du forfait jour pour les A/A+, limitation ou suppression du temps de trajet compensé) constitueraient un vrai recul et contribueraient au contraire à une dégradation des conditions de travail. Les motivations de l’administration pour engager cette révision du RITT et limiter les possibilités de récupération ne sont pas explicites. Économies budgétaires, augmentation du temps de production ?

 

Le DG concède qu’il n’y a pas urgence mais que s’il ne le fait pas maintenant, après ce sera trop tard et que son objectif est d’augmenter la productivité. L’UNSA lui fait remarquer qu’à chaque fois que la productivité augmente, l’État en profite pour diminuer la subvention. Tout en restant très évasif sur les modalités, le DG indique vouloir négocier avec le contrôleur budgétaire le versement de primes en échange d’efforts consentis sur le temps de travail.

 

L’UNSA met en garde la direction sur l’effet contre-productif de mesures qui nuiraient à la motivation des agents et engage la direction à étudier d’autres pistes pour libérer du temps de travail. Elle évoque les changements d’outils chronophages (webinaires de formation, prise en main), la complexité des démarches (organisation d’un déplacement), la dégradation des services rendus aux agents en RH, l’assistance informatique, l’appui logistique qui les contraignent à devoir se « dépatouiller » au quotidien.

 

La DRH fait par ailleurs état d’une grande disparité de comptabilisation des temps de mission pour des situations identiques de travail voire des déclarations qui ne seraient pas conformes au règlement.

L’UNSA souligne le manque d’accompagnement des nouveaux agents et encadrants à l’appropriation du règlement du temps de travail au Cerema et rappelle que si certaines dérives sont constatées, elles doivent être traitées au cas par cas et ne pas servir de prétexte pour limiter les acquis de tous.

 

 

Semaine de 4 ou 4,5 jours :

L’UNSA est favorable à son expérimentation au sein de l’établissement sous certaines conditions :

  • que cette modalité soit accessible uniquement aux agents volontaires et qu’elle ne puisse en aucun cas être imposée par l’administration ;
  • que l’agent puisse choisir la 1/2 journée ou journée libérée ;
  • que cette modalité soit réversible si elle ne satisfait pas l’agent.

 

Le DG propose une 2e réunion du GT en mars pour ré-échanger sur le temps de travail voire sur d’autres sujets proposés par les OS avant de « sortir du bois ».

 

 

Restauration administrative :

L’administration présente un état des lieux qui démontre une grande disparité de situations tant sur le reste à charge des agents que sur l’accès à une solution de restauration.

 

Le budget consacré par l’établissement à la restauration administrative en 2023 s’élève à 780 k€. Ce montant comprend la prise en charge de la PIM (subvention repas de 1,62€ pour les agents dont l’indice est inférieur à 539), les subventions locales pour diminuer le reste à charge des agents et les subventions d’équilibre versées aux restaurants administratifs.

 

L’administration craint que l’attribution de tickets restaurants aux agents qui ne bénéficient pas d’une restauration collective n’entraîne une demande sur l’ensemble des sites. L’attribution du ticket restaurant d’un montant de 8€ (avec une prise en charge de 50 à 60 %) à tout l’établissement aurait un coût estimé à 2 M€ et n’est pas compatible avec l’accès à un restaurant administratif (cf article L732-2 du Code de la Fonction Publique).

 

L’UNSA relève qu’on parle depuis la création du Cerema de l’harmonisation de la restauration collective sans constater d’avancée significative sur le sujet. Elle souligne que le reste à charge des agents des services déconcentrés du MTEL pour un menu complet est de l’ordre de 3 à 4 €. L’UNSA rappelle son attachement à la restauration collective et ses revendications en la matière : une solution de restauration pour tous les agents de l’établissement et un reste à charge identique, équivalent aux agents du périmètre ministériel. Elle enjoint l’administration à étudier toutes les options possibles pour les agents qui n’ont aucune offre de restauration (convention avec d’autres administrations ou entreprises, livraison de repas chauds...) et à leur proposer une solution adaptée.

MinistèreLes ministères de l'aménagement du territoire et de la transition écologique ont chacun des attributions particulières ainsi que des autorités sur telle inspection ou telle direction générale. Tout cela est précisé respectivement dans les décrets n°2025-25 et n°2025-29 du 8 janvier 2025.

 


Mais la lecture de ces décrets n’est pas forcément votre passe-temps préféré même si vous en avez besoin dans votre travail quotidien.


Pour vous permettre de vous y retrouver, l'UNSA Développement Durable met à votre disposition des schémas clarifiant sur les attributions et autorités de chacun :

Baromètre social 2024 de lATELe ministère de l’Intérieur et IPSOS ont présenté aux organisations syndicales du périmètre de l’administration territoriale de l’Etat (Préfectures, SGCD, DDI) les grandes lignes des résultats du baromètre social de l’ATE. Le questionnaire, établi dans le cadre d’une concertation, a été proposé fin 2024 à plus de 59000 agents, personnels des préfectures, SGCD et DDI.

Les résultats détaillés (type de structure, territoire…) seront accessibles fin janvier.

 

La participation, en hausse de 5 points par rapport au précédent baromètre social des DDI réalisé en 2020, atteint 35 %, ce qui permet des résultats fiables.

 

Néanmoins, face à des taux de participation très variables selon les départements (11 à 70%), l’UNSA demande qu’une analyse qualitative soit effectuée afin d’identifier les bonnes et moins bonnes pratiques de diffusion du baromètre.

 

 

L’état d’esprit des agents :

 

Malgré un sentiment d’utilité de leur travail (78%), l’état d’esprit général des agents des DDI n’atteint que 5,7 sur une échelle de 1 à 10, plus faible que la référence IPSOS dans la fonction publique d’État (6,6).

Selon l’enquête, il apparaît que les participants expriment un manque de moyens récurrent, tant humains que matériels, entraînant une surcharge de travail et une inadéquation entre les missions et les ressources disponibles.

Cette situation engendre une perte de sens dans leur travail, un manque de reconnaissance et de soutien, ainsi qu'une dégradation des conditions de travail.

L'ambiance au sein des équipes est souvent décrite comme morose ou tendue.

 

 

Environnement et conditions de travail :

 

L’impact négatif des réformes en DDI est exprimé par 62 % des agents dont les 3/4 déclarent aussi ne pas être bien accompagnés lors de celles-ci.

 

La charge de travail est inadaptée et une forte pression est ressentie pour près d’1 agent sur 2. La charge s’est accentuée pour les agents des DDI. La majorité des agents de catégorie A font face à une charge de travail difficile à gérer.

 

Les agents se sentent globalement en sécurité sur leur lieu de travail, néanmoins au cours des deux dernières années :

plus de 4000 déclarent avoir été exposés à des situations de harcèlement ou de discrimination (20% des répondants) ;

plus de 1000 déclarent avoir été exposés à des situations de violences sexuelles et sexistes (5% des répondants) ;

31% des agents disent être exposés à des violences verbales ou physiques externes, 17% à des violences internes de même type.

 

La satisfaction du niveau d’accompagnement RH de proximité a fortement baissé (-12 % par rapport à 2020).

 

70 % des agents déclarent être insatisfaits des applications informatiques.

 

Cependant, le respect du droit à la déconnexion et le télétravail préservent l’articulation vie personnelle/vie professionnelle pour 76% des répondants.

 

 

Développement professionnel :

Majoritairement, le cadre de travail des agents est clair et avec un bon niveau d’autonomie.

Les relations avec le N+1 sont aussi de bon niveau mais en baisse par rapport aux précédents résultats.

Si les agents se sentent compétents dans leur travail, leurs attentes vis-à-vis de l’offre de formation sont insatisfaites pour la moitié d’entre eux. Et 1 agent sur 3 a dû renoncer à une formation au cours des 2 dernières années, principalement en raison de la charge de travail trop lourde.

Une minorité d’agents (30%) estime pouvoir évoluer de manière intéressante dans son administration, alors même que la majorité souhaite rester, ce qui laisse entrevoir un niveau de frustration important quant à l’avenir professionnel des 70 % restants.

 

 

Suggestions des agents :

Dans une question ouverte du baromètre social, les agents étaient invités à s’exprimer sur les points qu’il faudrait améliorer dans leur structure. Les expressions des agents ont été regroupées dans des items dont les principaux sont les suivants :

  • Rémunération et reconnaissance du travail accompli, des conditions de travail justes et acceptables  (1078 verbatims)
  • Amélioration des moyens humains et matériels pour un service public efficace (1041 verbatims)
  • Accompagnement et formation des cadres pour un management respectueux et efficace (1028 verbatims)
  • Besoin d'une gestion de proximité des RH : les limites du service centralisé (1016 verbatims)
  • Renforcer la cohésion interne par la communication entre les services (1565 verbatims)

 

Enfin, 25 % des agents estiment ne pas être informés sur les actualités de l’ATE : l’information doit être développée. 

 

 

 

Ces résultats mettent en exergue les revendications et les alertes que l’UNSA porte depuis la création des DDI :

  • Réformes incessantes et mal accompagnées ;
  • Inadéquation moyens/missions, surcharge de travail ;
  • Augmentation des situations de violence et de discrimination ;
  • Conditions de travail dégradées, éloignement RH etc.

 

C’est pourquoi l’UNSA revendique :

  • L’appropriation de ces éléments au niveau de la Formation spécialisée santé et sécurité au travail (F3SCT) de réseau des DDI, dans un prochain groupe de travail dédié à l’analyse des résultats.
  • La mise en œuvre de plans d’actions nationaux pour notamment prévenir et lutter contre toutes les formes de violences (sexuelles et sexistes, externes, internes) et les discriminations, mais aussi les risques psycho-sociaux. Sur ces points, les chiffres sont alarmants, l’UNSA en fera des priorités, les employeurs publics doivent de leur côté assumer leurs responsabilités.
  • La déclinaison des résultats dans chacune des structures territoriales et la définition des priorités d’action dans le cadre des instances de dialogue social locales.
  • La mise œuvre de plans d’action locaux pour répondre aux attentes des agents et mettre fin aux difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.
  • Un appui du niveau national à l’échelon départemental, un bilan et un suivi des plans d’action mis en œuvre.

 

 

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